Qu’est-ce qu’une Trame Verte et Bleue ?
La trame verte est un outil de préservation de la biodiversité et d’aménagement du territoire qui a pour objectif de préserver et restaurer un réseau de continuités écologiques terrestres (trame verte) et aquatiques (trame bleue).
Haies, praires, vergers et boisements forment la trame verte, utilisée par les espèces terrestres (hérisson, chevreuil,…), tandis que les réseaux de mares et les cours d’eau forment la trame bleue, utilisée par les espèces au moins en partie aquatiques (anguille, triton,…).
La trame verte et bleue est composée de deux éléments :
- Les réservoirs de biodiversité où les espèces peuvent assurer la totalité ou une partie de leur cycle de vie (s’alimenter, se reproduire, se reposer, se réfugier,…) ;
- Les corridors écologiques qui sont des infrastructures « naturelles » (espaces ou éléments) permettant aux espèces animales et végétales de pouvoir circuler librement d’un réservoir à l’autre et ce dans des conditions favorables.
Depuis l’apparition du concept de trame verte et bleue, d’autres trames ont émergé pour élargir le spectre des pressions anthropiques et pour mieux considérer leurs impacts sur la biodiversité (obstacles aux déplacements des espèces, nuisances engendrées,…) :
- La trame noire identifie les nuisances lumineuses (éclairage public, publicité,…) ;
- la trame blanche permet d’identifier les zones perturbées par les pollutions sonores ;
- la trame aérienne ou volante est conçue pour les espèces volantes (insectes, chauves-souris, oiseaux) ;
- la trame brune permet de préserver un réseau écologique fonctionnel dans le sol.
Toutes ces trames ont pour but de mieux prendre en compte l’ensemble des espaces nécessaires au fonctionnement des écosystèmes et d’ainsi limiter les impacts sur ces espaces notamment en amont des projets (travaux d’aménagement, autoroute, zones commerciales, urbanisation,…). En effet la fragmentation des espaces est l’un des facteurs du déclin global de la biodiversité.
Les trames vertes et bleues du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
Afin de concilier aménagement du territoire et préservation de la biodiversité, un travail a été mené à l’échelle du Parc pour identifier de façon précise les continuités écologiques (corridors et réservoirs).
Cette connaissance fine permet d’inclure les éléments qui forment la TVB dans les documents de planification afin de les prendre en compte et de les préserver. Le Parc en tant que Personne Publique Associée intervient lors de la réalisation de ces documents par les communes et les intercommunalités.
A l’échelle locale, ce travail permet également d’identifier les continuités qui sont dégradées ou peu fonctionnelles afin de les restaurer.
En ce sens, le Parc peut accompagner (appui technique) les communes qui le sollicitent pour agir en faveur de la restauration des continuités écologiques et ainsi œuvrer à l’amélioration de la biodiversité et mieux lutter contre son érosion. Il peut également conseiller et échanger avec les forces vives du territoire (habitants, acteurs socio-économiques, élus) sur les pratiques de gestion afin de pérenniser et transmettre ce paysage.
Une trame restaurée permet à la nature de mieux fonctionner, mais rend également nos territoires plus résilients dans un contexte de changement climatique. A titre d’exemple, des linéaires de haies peuvent faire office de brise vent, limiter l’érosion des sols, favoriser la présence des insectes polinisateurs et offrir une source de bois local. Cette démarche permet d’agir pour restaurer le fonctionnement des écosystèmes et ainsi améliorer notre cadre de vie.
Soyons attentifs à la biodiversité qui nous entoure !
Sur certains tronçons, en particulier au niveau de Bouquelon dans le marais Vernier, une mortalité importante d’amphibiens est constatée sur les routes lors de la migration en fin d’hiver – début de printemps du coteau vers le marais. A cette période de l’année, soyons particulièrement vigilants en voiture pour ne pas percuter les amphibiens qui traversent les routes ! Nous pouvons également agir par des gestes simples dans nos jardins pour d’autres espèces (petits mammifères) :
- Privilégier les haies d’essences locales
- Installer des grillages à mailles larges, sans mur de soubassement ou installer des passages pour la petite faune
- Limiter les surfaces artificialisées comme les chemins d’accès goudronnés ;
- Conserver les éléments naturels sur les parcelles : vergers, mares, prairies naturelles, alignements d’arbres etc.
- Limiter la tonte dans certaines zones du jardin pour permettre aux plantes de faire leur cycle complet et à la faune de trouver refuge
- Entretenir son jardin et adapter la taille des haies à la bonne période pour impacter le moins possible les espèces (période de nidification, de reproduction, d’hivernage)
- Ne pas utiliser de produits chimiques (désherbants, répulsifs, etc.) ou privilégier des solutions « naturelles »
- Eviter les éclairages nocturnes inutiles, perturbants pour les oiseaux et chauves-souris notamment