Les spécificités

Les conihouts    

Les conihouts sont une organisation du paysage encore visible dans la boucle de Jumièges. Ils correspondent aux vergers et aux maisons traditionnelles implantées en bord de Seine, sur le bourrelet alluvial, zone surélevée et donc moins humide que les marais attenants.

Les courtils   

Les courtils sont de longues lanières de terre fertile dans un ancien méandre de la Seine, cultivées en jardin maraicher, en prairie d’élevage et en verger, ou plus récemment en agriculture intensive céréalière. Les courtils se trouvent principalement dans la boucle du marais Vernier. Ces terres recouvertes d’eau une partie de l’année, étaient principalement utilisées pour le maraichage, l’élevage et l’arboriculture.

Les haies à houx   

A l’origine la haie, sorte de frontière entre « l’enclos cultivé » et « l’espace sauvage », servait à délimiter les prairies et les élevages individuels. Constituée essentiellement d’arbres têtards en Vallée de Seine et de plantations hautes et régulières de hêtres (clos-masures) sur le plateau du pays de Caux, c’est au cœur des hameaux que l’on trouve les haies de houx qui marquent l’identité paysagère du Nord du Roumois et du Marais Vernier. Abri privilégié pour de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux, sa valeur résulte aussi de sa fragilité dans ses jeunes années : une croissance et une extension lentes. La haie de houx est dense, persistante et homogène. La modernisation et le regroupement des parcelles a conduit à la disparition des haies. Des actions de sensibilisation et de conseils permettent peu à peu de réimplanter le houx dans notre région et de faire participer les habitants à la conservation du patrimoine paysager.

Les arbres têtards    

Âme du bocage, boules au feuillage argenté, isolés en prairie ou alignés le long des rivières et des fossés, les arbres têtards créent une atmosphère apaisante. Ils possèdent un abondant réseau de racines qui permet de limiter localement l’engorgement en eau et le maintien des berges, mais leurs branches cassantes n’incitent pas leur utilisation en tant que brise-vent de grande taille. Leur alignement matérialise les distances et façonne le paysage des vallées humides. Les arbres têtards nécessitent un entretien régulier: tous les dix ans, une taille à 2 mètres contribue à la production de bois de chauffage et contient leur développement. Cette taille particulière favorise la formation de crevasses au sommet du tronc qui servent d’abris ou de nichoirs à de nombreuses espèces « cavernicoles » notamment à la chouette chevêche, figure emblématique du bocage, à la huppe, aux mésanges, aux grimperaux, aux rouges-queues à front blanc ainsi qu’aux lérots.

Les alignements de hêtres    

Contrairement à ce que l’on peut observer en Angleterre, où les linéaires sont des restes d’anciennes zones boisées, les haies cauchoises sont le fruit d’une plantation systématique par le paysan cauchois. La particularité de ces alignements tient à la forte densité des arbres plantés, jusqu’à 1 m d’espacement, à leur hauteur et à leur homogénéité. Ces hauts rideaux forment ainsi des « cathédrales boisées » ponctuant les étendues céréalières du plateau cauchois. Ils étaient destinés à l’origine à répondre aux besoins des paysans pour assurer leur propre production de bois, protéger le verger du vent et garder les animaux domestiques.

Principalement composés de hêtre, ces talus peuvent aussi être plantés en frêne ou en chêne et autrefois en orme jusqu’à ce que la graphiose, fameuse maladie de l’Orme, ne fasse les dégâts qu’on lui connaît. Le rapprochement sévère des arbres entre eux fait que les racines se soudent pour former un entrelacs compact très impressionnant. A l’ombre des arbres, les talus révèlent une flore que l’on peut aussi observer en forêt : anémones, jacinthes, …

Les vergers    

Les premiers vergers à cidre ont été installés dès le XVIème siècle dans les corps de ferme traditionnels pour procurer de la boisson aux personnels des exploitations. A la même époque, profitant de la douceur du microclimat autour de Jumièges, les moines de l’abbaye ont impulsé une culture plus commerciale de fruits de table, forgeant ainsi la réputation fruitière de la Vallée de Seine. Ces vergers de hautes tiges se sont substitués aux vignes qui étaient réputées pour leur vin de très mauvaise qualité.

Dans un premier temps, cette culture de fruits s’est développée grâce à l’arrivée de variétés originaires d’Espagne et des Pays Bas. Se sont ensuite sélectionnées de nombreuses variétés locales qui achalandent encore aujourd’hui les marchés aux fruits régionaux, pour les plus connues : Pomme de Revers au Marais Vernier, Bénédictin et prunes Gaillon ou Goutte d’Or à Jumièges. En marge de l’industrialisation de la filière, de la banalisation des goûts et de l’appauvrissement de l’éventail des variétés produites, la vallée de Seine a conservé ce patrimoine que l’on peut découvrir en parcourant la Route des Fruits.

Les arbres remarquables    

Eléments essentiels du paysage mais aussi de la culture normande, ces arbres sont des points de repère permettant autrefois d’indiquer les limites, les croisements et les lieux-dits. De par leur longévité, ils se distinguent du règne végétal et deviennent symbole de pérennité, voire d’immortalité. Sujets d’inspiration, ils sont fréquemment liés à des histoires et des légendes : certains seraient dotés de pouvoirs et de vertus curatives. Considérés comme monuments naturels par les visiteurs, ils éveillent la curiosité et l’admiration. Ils bénéficient de mesures de protections mise en place par l’Etat pour leurs caractéristiques et leurs histoires hors-normes. Le Parc dispose sur son territoire de nombreux arbres remarquables. Parmi eux, on peut citer le chêne d’Allouville, le chêne cuve en forêt de Brotonne, le chêne de Bardouville, les ifs millénaires de La-Haye-de-Routot, les tilleuls du château d’Etelan.

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