Agriculture

Mesures Agro-Environnementales et Climatiques

Le territoire du Parc est constitué d’une grande variété de paysages et d’un ensemble de milieux remarquables, dont les zones humides constituent un des éléments les plus emblématiques. Traditionnellement entretenues par l’élevage, les prairies humides sont en régression et menacées par l’urbanisation et l’évolution des pratiques agricoles.

Le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande est engagé depuis les années 90 dans l’accompagnement des agriculteurs du territoire via des outils de contractualisation européens : les mesures agro-environnementales. Celles-ci permettent aux agriculteurs qui le souhaitent de mettre en place des pratiques protégeant la biodiversité, les paysages et la qualité de l’eau, en échange d’une compensation financière. Ces aides européenne, liées à la Politique Agricole Commune (PAC), ont ainsi permis l’accompagnement de 170 agriculteurs dans le maintien et la gestion extensive de leurs prairies et la préservation de plus de 6 200 ha de prairies dont 4 320 ha en zone humide et 3 710 ha en zone Natura 2000.

MAEC 2015 – 2018

Le dispositif MAEC est, à ce jour, le seul outil financier dont dispose le Parc pour préserver sur notre territoire, à la fois, les milieux d’exception reconnus internationalement (Natura 2000, labellisation RAMSAR…) mais surtout les élevages extensifs qui les entretiennent. En 2023, une nouvelle Politique Agricole Commune va entrer en vigueur et à ce titre, de nouvelles mesures agro-environnementales vont pouvoir être proposées aux agriculteurs ayant des parcelles situées sur des zones à enjeux. 

Développement de l’agriculture biologique

À travers les orientations de sa Charte, le Parc soutient une agriculture locale, respectueuse des ressources et de la santé. Cette ambition a été confortée en 2020 par un travail partenarial de prospective territoriale intitulé « Afterres 2050 en Seine Normande » qui dresse des priorités sur l’agriculture et l’alimentation répondant aux principales feuilles de route nationales sur le climat, l’environnement et l’énergie. Pour atteindre ces objectifs, le Parc a réalisé une étude visant à favoriser le développement de l’agriculture biologique sur son territoire.

Ce projet, mené par l’association Bio en Normandie et financé par la DRAAF Normandie, consiste en la réalisation d’un état des lieux de l’agriculture biologique et d’une étude stratégique auprès d’un panel d’agriculteurs du territoire. Cette étude innovante s’appuie sur une approche sociologique. Elle débouchera sur la co-construction, avec les partenaires intéressés, d’un programme d’actions adapté au territoire, destiné à favoriser l’évolution des pratiques agricoles et la structuration de filières locales et durables, pour tendre vers la transition agricole et alimentaire.

Le concours des pratiques agro-écologiques « prairies et parcours »

Anciennement nommé « concours prairies fleuries », le concours des pratiques agro-écologiques « prairies et parcours » a intégré la famille du Concours Général Agricole depuis 2014, au même titre que les concours animaux ou produits. Il récompense la prairie dont les caractéristiques permettent à la fois la production d’un fourrage de qualité pour les animaux mais aussi l’expression d’une grande diversité biologique. Il s’agit donc d’évaluer l’équilibre entre les qualités agronomiques de la parcelle et ses qualités écologiques.

Pour établir le palmarès, un jury local est constitué, composé de spécialistes dans quatre domaines différents : agronomie, fourrage ; botanique, écologie ; apiculture, faune sauvage ; et paysage. Il se réunit pour une visite des parcelles candidates afin d’en évaluer le potentiel agronomique, botanique, apicole et paysager. Il détermine la cohérence entre les propriétés agro-écologiques de la prairie et son usage agricole. Les experts parcourent la prairie pour identifier la flore présente parmi une liste nationale de plantes indicatrices. Ils notent ensuite ses propriétés agro-écologiques selon les critères suivants : productivité, valeur alimentaire, souplesse d’exploitation, fonctionnalité agricole et écologique, renouvellement de la flore, valeur apicole, valeur paysagère. Après délibération, le jury désigne un finaliste qui représente le territoire au niveau national avec une remise des récompenses lors du Salon International de l’Agriculture à Paris.

La surface agricole du Parc est recouverte par plus de 40 % de prairies dont la majorité sont dites « permanentes ». Ces milieux sont le support d’une biodiversité riche et parfois menacée. Ils jouent un rôle dans la régulation des crues, le soutien d’étiage, l’épuration de l’eau et le stockage de carbone. Ces prairies constituent donc un enjeu majeur pour le territoire. Confrontées à un risque de changement d’usage, d’intensification des pratiques ou au contraire de fermeture par abandon, il existe un vrai intérêt de maintien de ces prairies et des pratiques extensives associées.

L’objectif de ce concours est ainsi de mettre en avant l’importance de l’élevage pour le maintien des prairies permanentes ainsi que l’intérêt écologique de ces milieux agricoles. Il s’agit de valoriser les pratiques qui permettent à la fois de préserver l’équilibre agro-écologique et de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’alimentation des troupeaux et des produits du terroir en s’appuyant sur la biodiversité. Enfin, ce concours favorise les échanges entre les éleveurs et des experts scientifiques et techniques, qui partagent leurs connaissances sur le fonctionnement et l’intérêt de ces prairies.

Le palmarès des éditions locales du concours

1er prix – Meilleur équilibre Agro-écologique : GAEC la Ferme du Bac, Saint-Samson de la Roque

Mention spéciale – Valeur Agronomique : GAEC Crochemore, Foulbec

Mention spéciale – Valeur patrimoniale : Benoit Poulain, Bouquelon

Mention spéciale – Qualité paysagère : GAEC du Quai de la Risle, Foulbec

Catégorie « Fauche prioritaire » 

1er prix – Meilleur équilibre Agro-écologique : Frédéric Durand, Bardouville

Mention spéciale – Valeur patrimoniale : Philippe Godard, Yainville

Mention spéciale – Diversité floristique : Alexis Grain, Jumièges

Mention spéciale – Valeur agronomique : Nicolas Decaux, Anneville-Ambourville

Mention spéciale – Valorisation du marais : GAEC de la Brêche du Bosc, Hénouville

 

Catégorie « Pâturage exclusif »

1er prix – Meilleur équilibre Agro-écologique : GAEC du Brecy, Saint-Martin-de-Boscherville

Mention spéciale – Protection de la ressource en eau : Philippe Burel, Epinay-sur-Duclair

Mention spéciale – Qualité paysagère : Patrick Sadones, Mesnils-sous-Jumièges

Mention spéciale – Diversité biologique : Frédéric Durand, Bardouville

Mention spéciale – Valorisation du marais : EARL du Val Adam, Saint-Pierre-de-Manneville

1er prix – Meilleur équilibre agroécologique : Gérard Levillain, la Haye-Aubrée

Mention spéciale – Cohérence des pratiques : EARL Lericque, Trouville-la-Haule

Mention spéciale – Corridor écologique : EARL de l’Aigle, la Haye-Aubrée

Mention spéciale – Valeur paysagère : Dominique Fessard, Rougemontiers

Mention spéciale – Diversité biologique : Samuel Foubert, Hauville

5 éleveurs du territoire concerné ont présenté une prairie :

1er prix – Meilleur équilibre agroécologique : Isabelle et Jean-Luc VAUTIER (Heurteauville)

Mention spéciale – Patrimoine et territoire : EARL de la Grange Dimière – Eric Demoy (Heurteauville)

Mention spéciale – Richesse biologique : Isabelle et Christian Limare (Arelaune-en-Seine)

Mention spéciale – Valeur apicole et paysagère : Emmanuel Anquetil (Vatteville-la-Rue)

Mention spéciale – Valorisation de milieu sec : Quentin Le Roy (Notre-Dame-de-Bliquetuit)

Accompagnement technique des éleveurs du territoire

Le territoire du Parc naturel régional des boucles de la Seine normande est couvert par environ 50% de terres agricoles. Une grande part de cette surface est constituée de prairies semi-naturelles (prairies permanentes) situées en zone humide. La valeur écologique de ces milieux est remarquable tout comme leur intérêt pour le paysage, la préservation de la qualité de l’eau et le stockage de carbone. Cependant, l’exploitation de ces prairies est parfois vécue comme une contrainte par les éleveurs du territoire étant donné leurs particularités d’utilisation (mise à l’herbe tardive, flore diversifiée, accessibilité parfois difficile…).

Le Parc mène des actions d’accompagnement des éleveurs visant à les sensibiliser à la mise en œuvre de pratiques favorables à la biodiversité liée aux prairies naturelles. Il s’agit notamment d’apporter un autre regard sur ces milieux et de proposer des techniques innovantes et alternatives. Pour cela, des journées techniques à destination des agriculteurs sont régulièrement organisées afin de les thématiques abordées sont variées : gestion du pâturage, plantes bio-indicatrices, arbres fourragers, gestion du jonc… Par ailleurs, en lien avec le Département de l’Eure et le Conservatoire du Littoral, une étude sur la valeur fourragère des prairies naturelles humides est menée sur le secteur du marais Vernier et de la Risle maritime. L’objectif est de mieux connaitre les caractéristiques agronomiques de l’herbe de marais et d’en appréhender l’évolution au cours de la saison.

Des partenariats exemplaires avec des agriculteurs

Les actions du Parc en faveur d’une agriculture durable et d’une alimentation responsable sont nombreuses et variées. Récemment, le Parc a mené quelques actions pilotes avec des agriculteurs impliqués dans la transition agricole et alimentaire. Vous les découvrirez ci-dessous par l’intermédiaire de portraits de leur exploitation.

Découvrez par exemple la « ferme du Saint-Paër ». Kévin Houmard, maraicher bio à Saint-Paër, approvisionne en légumes la cantine scolaire de la commune. Il s’agit d’un projet pilote mené grâce à la volonté politique des élus locaux, au savoir-faire remarquable des agents de la cantine, et en partenariat avec le réseau des Civam normands. Le Parc a joué le rôle de facilitateur dans cet approvisionnement local et bio des cantines scolaires. Un projet dédié à l’accompagnement des cantines sera testé sur ce modèle.

Faites également la connaissance de Samuel Foubert, un jeune berger innovant et investi dans la protection des races locales avec un cheptel de moutons Roussins de la Hague. Grace aux ressources de Samuel et à l’esprit aventurier de Denis Lerooy, arboriculteur bio à Quevillon, le Parc coordonne une expérimentation de pâturage ovin dans un vergers basse-tige ! L’enjeu est d’offrir une alternative au désherbage mécanique ou par l’usage de glyphosate.

Enfin, situé à Saint-Samson de la Roque, le GAEC la « Ferme du Bac » démontre au quotidien qu’il est possible d’élever des bovins à l’herbe et en agriculture biologique. En plein cœur de la vallée de la Risle, les éleveurs ont su tirer le meilleur des prairies naturelles pour allier diversité biologique et services fourragers.

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